JE SUIS LA MAMAN DU BOURREAU

Ce soir était l’incroyable première de la pièce, interprétée par Clémentine Célarié. Je suis partagée entre garder le silence, et en dire peut-être trop. Je vais tout de même tenter de parler de cette pièce, de mon ressenti et mon avis sur la pièce « Je suis la maman du bourreau » sans pour autant en dévoiler trop. 

Nous sommes face à un sujet d’actualité. Ces dernières années, quand ce scandale est sorti de terre, on a vu naître des livres, des films. Cette pièce est adaptée du roman de David LELAIT-HELO qu’il serait intéressant de lire, puisque Clémentine explique, à la fin de la pièce, qu’elle interprète sur scène une infime partie du texte original. 

crédit photo : Stéphanie Boillon
Saluts de Clémentine Célarié à la fin de la représentation.

J’avais notamment vu les films « Grâce à Dieu » et « Spotlight » qui m’avaient, chacun dans sa propre mesure, marquée. L’un pour le côté témoignage de victimes, donc de l’intérieur, l’autre pour le côté enquête, donc avec une vision plus extérieure. Mais jusqu’à maintenant, qui s’était soucié des proches, vraiment très proches … les parents ? Comment réagir quand on est une mère et qu’on apprend que son fils, devenu religieux, a fait des actes qu’on ne saurait nommer ? D’ailleurs, en rencontrant l’une des victime, elle ne peut nommer ces actes. Cela viendra après. 

Clémentine Célarié pose un regard de mère, déchirée entre l’amour de son fils et le dégoût des actes commis et récemment révélés, se déversant comme une trainée de poudre autour d’elle et de sa famille. Cette pièce vient compléter le sujet avec un point de vue capital sur ce scandale. Et comme elle le dit (enfin, comme David le dit dans le texte), finalement, n’a-t-elle pas toujours su ? Parce qu’être mère, n’est-ce pas ressentir le bien comme le mal généré par ses enfants ? 

On voit une Clémentine Célarié en pleurs au moment de la révélation. D’accord c’est une comédienne. Mais jouer un tel texte n’est pas anodin. On ne peut pas se lancer dans un tel projet si le texte, si le sujet ne nous touche pas. Et là, c’est le cas, on le sent quand les poils de nos bras se dressent, quand la chair de poule provoquée par le texte et son interprétation nous fait également monter les larmes aux yeux. Je voyais d’ailleurs mes voisins s’essuyer discrètement les yeux. 

Merci à cette comédienne qui a relevé ce grand défi.
Car il est des sujets où on ne peut pas rester sur du factuel. Des points de vue qu’on ne peut taire. 

Merci également à sa gentillesse à la fin de la pièce. D’accord il s’agissait d’une première, l’occasion s’y prêtait. Mais c’est un plaisir de passer quelques minutes à la fin sur des remerciements ciblés, des papotages, des rires. Le contraste sûrement entre ces « au revoir » joyeux après avoir abordé un sujet si difficile. 

Actuellement au Théâtre de la Pépinière
Relation presse : laurencefalleur.com

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