JEANNE D’ARC

Une pièce de Monica Guerritore
Actuellement jouée au Théâtre de la Contrescarpe
Interprété par Séverine Cojannot

« Une femme ne meurt pas si une autre femme, quelque part, reprend son souffle« . 

Terminer cette pièce par cette phrase est la meilleure façon de nous faire nous rendre compte de l’importance de transmettre l’histoire de générations en générations, si difficile soit-elle. 

Jeanne est née vers 1412, à Domrémy, duché qui relevait à la fois du Royaume de France et Saint Empire Romain Germanique. Quand elle avait environ 13 ans, des voix ont changé son destin. Je ne vais pas retracer sa vie, car nous l’avons tous étudiée à l’école, et on sait très bien comment sa vie s’est terminée. On sait aussi ce qu’elle a apporté à la France, même si ça a été reconnu bien après qu’elle ait été mise à mort à la suite de son procès.

Je vais plutôt parler de la façon dont la pièce est construite et interprétée.  

photo tous droits réservés Fabienne Rappeneau. Toute utilisation, diffusion interdite sans autorisation de l’auteur.

On s’installe dans une salle où la scène est dans une quasi obscurité. Un décor minimaliste nous rappelle les étapes de sa vie : une épée, une armure écartelée, des cordes, et un poteau, qui fait figure de personnage à part entière, à certains moments de la pièce, aux moyens d’une lumière crue et dure. Un personnage qui nous regarde de haut, comme pour nous rappeler que c’est lui qui aura le dernier mot. 

C’est avec une extrême sensibilité que Séverine Cojannot incarne une Jeanne seule au milieu de ses détracteurs. Elle nous raconte, se débat dans son procès. Elle conteste les dires de l’Evêque de Beauvais, entre autres. Elle cherche à leur expliquer ce qu’elle a vécu, pourquoi elle a agi comme ça, comment elle a sauvé la France, sans trahir Dieu, qui l’a guidée.

Il n’est pas besoin d’en faire plus niveau décors et accessoires. L’essentiel y est. La tension historique est palpable, entre le décor minimaliste et les jeux de lumière et de son. Je noterai un passage mémorable sur la musique de Queen, qui nous fait frissonner d’émotion.  

Le jeu de Séverine Cojannot est spectaculaire pour ce rôle qui n’est pas simple à jouer. Elle joue son personnage, elle le vit, dans son être, dans sa gestuelle. Elle nous ferait espérer que l’histoire change, que Jeanne revienne gagnante du procès … 

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