[FEFFS] Bilan du festival 11ème édition

Le Festival européen du Film fantastique de Strasbourg, c’est fini !

Dix jours de films, d’événements et de soirées spéciales … Une très belle expérience vécue grâce à Dark Star Presse, que je remercie ! Il est donc temps de faire le tour des films que j’ai pu voir durant le festival, car malheureusement, il est impossible de tout voir ! Il a bien fallu faire une sélection, et voici, principalement dans la compétition fantastique et crossovers, quelques films qui ont retenu mon attention.

 

Compétition fantastique 

 

 

The house that Jack Built (film de Lars Von Trier)

Nationalité : Danois, Français, Suédois, Allemand
Date de sortie : 17 octobre 2018

Méliès d’argent du meilleur long-métrage fantastique européen 

Jack est un tueur en série, mais aussi un artiste. Les meurtres de dizaines de personnes au cours de sa vie lui serviront à construire une fresque macabre. Durant le film, il  raconte cinq des meurtres principaux, ceux qui auront un sens particulier pour lui, à commencer par le premier et celui qui a déclenché tous les autres. 

C’est un de mes coups de coeur du festival. Un film d’une durée de 2h32, que l’on ne voit pas passer. Les yeux ouverts grands comme des billes, on suit cette longue confession qu’il fait à ce personnage externe qu’on ne voit pas.  Matt Dillon est incroyable dans ce film, il fait un retour fracassant avec ce rôle. Certainement son meilleur rôle, son personnage le plus abouti. Ce film est à voir absolument.

 

 

Love me not (film de Alexandros Avranas)

Nationalité : Grec
Date de sortie : Prochainement

Un couple cherche à faire appel à une mère porteuse pour avoir un enfant. Ils accueillent une jeune femme dans leur maison et lui offrent une vie de rêve pour quelques mois. Finalement, on comprendra au fil du film que leurs intentions n’étaient finalement pas celles là ..

Un film ultra noir, une presque comédie grinçante avec des personnages d’un premier abord d’une bienveillance outrageuse mais qui au cours du film montreront qu’il n’ont aucune pitié et qu’ils mèneront leur macabre projet jusqu’au bout. Le sort qui leur est finalement réservé (gardons le suspens) nous fait presque penser que c’est mérité si horrible qu’il soit, et la dernière scène est juste géniale. Un film qui pourrait presque n’être qu’une scène théâtrale qui monte en puissance jusqu’à sa chute finale. Et quelle belle chute !

 

 

Compétition crossover

 

 

Brother’s nest (film de Clayton Jacobson)

Nationalité : Australien
Date de sortie : pas d’information pour la France

Deux frères décident d’assassiner leur beau père pour ne pas perdre leur héritage, qui s’avère être leur maison d’enfance. Ils organisent donc ce meurtre au détail près, sans imaginer qu’ils seront un peu gênés dans la réalisation de ce projet … 

L’avantage de participer à ce type de festival, et je le découvre justement pour cette première expérience, c’est qu’on a la chance de découvrir des perles qui ne sont pas prévus pour une sortie en France. C’est le cas de ce film, qui est sorti aux USA, en Australie, au Canada … il n’y a plus qu’à espérer qu’il sorte en France. Ce film est absolument génial. Proche du cinéma des frères Coen, il est drôle jusqu’à en être hilarant, noir jusqu’à en être macabre, dans un ensemble parfaitement dosé. Un coup de génie, un génial coup de coeur.

 

 

Pity (film de Babis Makridis)

Nationalité : Grec
Date de sortie : 12 septembre 2018

C’est l’histoire d’un homme, marié, avec un enfant. C’est l’histoire d’un homme dont la femme, suite à un accident, est dans le coma. C’est l’histoire d’un homme malheureux, et qui se complait dans son malheur, comme s’il ne pouvait pas faire autrement. 

Quand on compare le précédent film (Brother’s nest) au cinéma des frères Coen pour le côté comédie grinçante, c’est également le cas pour ce film, que je n’ai aucun mal à comparer avec, par exemple, A serious man où ils présentent un personnage, d’abord très (trop) normal, dans une famille normale, où tout finit par s’écrouler autour de lui. Ici, dans le film de Babis Makridis, tout est déjà écroulé autour du personnage, comme si ça avait été toujours ainsi, comme si c’était la normalité. On ne voit jamais le personnage sourire, comme si c’était un trop gros effort. Le bonheur n’existe pas, et si à un moment donné quelque chose montrerait des signes positifs, le protagoniste replonge dans une mélancolie qu’il ne peut pas quitter.

 

 

Pig (film de Mani Haghighi)

Nationalité : Iranien
Date de sortie : 5 décembre 2018

Mention spéciale du Jury

Hassan est producteur de film en Iran. Malheureusement il fait partie de ceux qui ont été interdits d’exercer par les autorités. Réduit à faire des publicités pour gagner sa vie qu’il partage avec sa vieille mère, il broie du noir. C’est alors qu’un tueur en série s’en prend aux producteurs iraniens … Mais pourquoi pas lui ??

Basé sur une situation réelle concernant l’interdiction d’exercer de certains réalisateurs Iraniens. En effet, plusieurs réalisateurs iraniens, aux alentours de 2010, se sont vus arrêtés et interdits d’exercices par le gouvernement lui-même. On peut citer par exemple Jafar Panahi (« Trois visages » sorti récemment) qui travaillait principalement sur des oeuvres traitant du manque de libertés en Iran. Le protagoniste du film est victime de la même condamnation. Il est donc réduit à des travaux inintéressants, pour pouvoir subvenir à ses besoins. Un jour, il apprend que certains de ses collègues réalisateurs ont été assassinés …

Un film très drôle, malgré le sujet sérieux qui est traité. Le personnage, ancré par Hasan Ma’Juni, crée un personnage rock’n’roll limite encore adolescent, dans un mode où il devra lutter pour sauver sa peau ..

 

 

Midnight Movies

 

 

Dead ant (film de Ron Carlson)

Nationalité : Américain
Date de sortie : pas d’informations

Un groupe de rock bien has been tente un retour sur scène à l’occasion d’un festival au fin fond du désert californien. En chemin, ils s’arrêtent pour acheter de la drogue. L’indien qui la leur fournit leur donne quelques consignes importantes. Le soir même, ils se lancent dans une aventure sensorielle avec cette drogue qu’ils ne connaissent pas. Après quelques erreurs et oubli des consignes, ils se retrouvent dans une situation assez inconfortable.

Voilà certainement le film le plus hilarant du festival. Qu’on aime ou pas ce type de film (du genre avec des gros monstres qui veulent dévorer les personnages) on ne peut pas être insensible ! En fait, ce ne sont pas vraiment les bestioles qui sont au centre du film, mais les personnages, ces caricatures dignes des émissions de télé-réalité, qui se prennent au sérieux mais qui seront finalement réduits à bien moins que ce qu’ils pensent être. On note l’excellente présence de Michael Horse dans le rôle du chef indien, vendeur de cette incroyable drogue.

 

Et à l’année prochaine ! 

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