Un film de Antoine Russback
Origine : Suisse, Belgique
Date de sortie : 25 septembre 2019
Franck travaille en tant que cadre dans une société d’importation par cargos. Il gère le trafic de marchandises diverses et variées depuis l’autre bout du monde. Chaque jour perdu coûte des milliers de dollars à la société qui l’embauche.
Parler de « Ceux qui travaillent » est audacieux de la part de l’auteur car il met directement en opposition ceux qui ne travaillent pas, dans une époque, notre époque, ou le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter.
Le rôle d’Olivier Gourmet ici est celui du cadre qui évolue depuis 20 ans dans la société qu’il a aidée à se développer. C’est lui qui arrive le matin en premier, qui part en dernier au risque de rater sa vie de famille. On sent bien que sa vie professionnelle est prioritaire, malgré tous les efforts que fait sa plus jeune fille pour passer du temps avec lui.
Ce film social est hélas d’un réalisme effrayant. Il nous montre ce que l’homme est capable de faire pour conserver son emploi. Avoir les meilleurs résultats au détriment des moyens pour y arriver …
On assiste à la déchéance de Franck, à la vue de tous ses collègues (dans un open Space où tout le monde le voit se faire raccompagner par un agent de la sécurité …). La honte qu’il ressent à la perte de cet emploi, les conditions de la perte de cet emploi, est palpable, à tel point qu’il n’en parle pas à sa famille qui pense qu’il se lève toujours pour aller à son bureau.
On assiste en fait à la triste réalité. Le film nous met face aux incohérences de notre époque. Consommer plus, pour moins cher, au détriment de la loyauté et même de la vie …
On verrait presque un minuscule parallèle avec « Une époque formidable » avec Gerard Jugnot pour le côté perte de travail du jour au lendemain et reconstruction. Car finalement rien n’a changé, avec les années. Car il faut bien relever la tête. Et Franck, incarné par un Olivier Gourmet majestueux, devra bien y parvenir, au risque de perdre tout ce qu’il a mis des années à construire …