Un film de Yann Gonzalez
Nationalité : Français
Sortie le 27 juin 2018
A Paris, à la toute fin des années 70, Anne est productrice de films pornos gays à petit budget. Elle est folle amoureuse de Loïs, qui s’occupe du montage des films. Cependant, leur histoire est finie. Anne ne l’entend pas ainsi et veut la récupérer à tout prix. Alors qu’elle commence le tournage d’un nouveau film, son acteur principal est retrouvé assassiné sauvagement.
Le crime comme fil conducteur
La découverte de ce crime va l’emmener sur les traces d’une histoire incroyable, à la limite du surnaturel. Pour cela, Yann Gonzalez n’a pas hésité à jouer sur le côté ultra esthétique du film. La construction du film est extrêmement soignée. Même les scènes de crime, très peu sanglantes, sont d’un esthétisme déconcertant. Mais il n’y a pas que les crimes qui sont esthétiques. Yann Gonzalez crée un équilibre parfait entre l’intrigue et l’affect. Si on a du mal, au début, à faire le lien entre crime et mobile, tout au long du film, petit à petit, les pièces du puzzle s’assemblent. Et plus le puzzle s’assemble, plus on plonge dans la sentimentalité des personnages.
Et Anne, qui est dévastée par ses propres problèmes de coeur, se jette à corps perdu dans cette affaire, sans vraiment savoir si elle veut trouver le tueur, ou juste le comprendre.
Des personnages hauts en couleur
Une chose est certaine, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on ne peut pas sortir indemne de ce film. Si, lors de la première scène, le jeu de Vanessa Paradis m’avait paru un peu faible, je l’ai totalement oubliée dès que l’intrigue s’est mise en place. Et même si on y trouve quelques situations très prévisibles, on se laisse vite prendre au jeu. Même si Anne est insupportable, dure, parfois injuste, elle est aussi vraie, fragile, à fleur de peau, et tout le film reflète sa personnalité, par les images, les couleurs, les néons …
D’ailleurs, la représentation des années 70 est telle qu’on l’espère. Les accessoires et vêtements sont choisis avec justesse et rien n’est fait pour coller aux clichés que l’on voit souvent au cinéma.
Le film reste tout de même très drôle. Les reproductions de scènes de films porno sont hilarantes et on repère bien le côté “petit budget”. A noter qu’il est indispensable de rester en salle jusqu’à la fin du générique. Vanessa Paradis joue là, sans aucun doute, un de ses plus grands rôles.