HALLELUJAH, LES MOTS DE LEONARD COHEN

« Il y a un Hallelujah’ religieux mais il y en a aussi beaucoup d’autres. Quand on regarde le monde, il n’y a qu’une chose à dire, et c’est Hallelujah » 

Leonard Cohen

 

Le film « Hallelujah, les mots de Leonard Cohen », réalisé par Daniel Geller et Dayna Goldfine explore le processus de création et  l’impact international de la chanson “Hallelujah” du chanteur canadien.

Quelques accords suffisent pour que l’on reconnaisse immédiatement la composition de ce jeune poète de Montréal qui puisa dans ses racines juives, ses croyances spirituelles et sa foi pour créer une chanson métaphorique et cryptique sur Dieu ou sur l’amour.

Le film dépeint la vie du compositeur, la manière dont il s’est intéressé à la musique, ressentant le besoin de « chanter tout ce qui lui tombait sous la main », comme il l’avoue lui-même à un moment du film.

Ce sera aux États-Unis où il se lancera dans une carrière d’auteur-compositeur-interprète, apprenant à jouer de la guitare et composant ce qui fut longtemps son thème principal, « Suzanne », avec Judy Collins, jusqu’à ce qu’il soit recruté par Columbia Records qui venait de signer Bob Dylan. .

Mais le documentaire expose aussi le « parcours dramatique » de cette chanson rejetée par la maison de disques, la jugeant inadaptée au marché américain.

Il le fait à travers une importante archive audiovisuelle, comprenant des vidéos de ses concerts ou de ses interviews, mais aussi en fouillant dans les carnets et journaux intimes dans lesquels le poète a capturé le processus de création d’une chanson qui lui a pris huit ans.

Les documentaristes retracent le chemin qui a conduit “Hallelujah” à devenir un véritable hymne international. L’une des clés est la mythologie qui l’entourait, car on disait qu’elle cachait des messages et des versets cachés.

Mais la véritable première étape pour la rendre universelle a été la version faite au début des années 90 par John Cale.

Plus tard arrivera une version encore plus populaire, celle utilisée par Jeff Buckley, fils de Tim Buckley, pour clore tous ses concerts jusqu’à sa tragique mort en 1997 à l’âge de 28 ans.

La chanson était ainsi à jamais associée à la figure de cette jeune promesse de la musique et l’une des questions qui hante le documentaire est de savoir si sa mort prématurée a fait de sa figure un mythe et donc de l’hymne qu’il a fait sien, Hallelujah de Cohen. 

Le documentaire omis cependant de mentionner une autre reprise mythique ainsi que le lien d’amitié lié entre Cohen et Enrique Morente, lien créé autour du flamenco et de la figure de Federico Garcia Lorca. Reprise bien plus intéressante que celle incluse dans la bande originale du film d’animation Shrek, en 2001 ou celles plus ou (généralement) moins réussies dans des émissions de talents comme « X Factor ». 

Le documentaire est malgré tout une réussite et l’originalité du montage avec des images inédites et attachantes de Leonard Cohen donne envie de creuser dans sa vie et son œuvre même si le public n’est pas fan ou connaisseur de son œuvre. 

HALLELUJAH, LES MOTS DE LEONARD COHEN sort en salle le 19 octobre 2022 

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