UNE PLUIE SANS FIN

Un film de Dong Yue
Nationalité : chinois
Sortie le 25 juillet 2018

En 1997, dans une Chine en plein changements, plusieurs jeunes femmes sont découvertes assassinées sauvagement à proximité d’une usine. La police n’avance pas, et Yu Guowei, ancien chef de la sécurité de l’usine, se lance à corps perdu dans la résolution de l’enquête.

Un contexte historique des plus compliqués

Dong Yue nous présente un magnifique premier long métrage qui vaut largement d’avoir été primé au Festival international du film Policier 2018 de Beaune. Pour revenir sur le contexte historique, qui est l’un des points les plus importants du film, nous sommes en 1997, juste avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine après avoir été britannique pendant 170 ans. C’est un bouleversement immense dans la vie quotidienne des habitants.

Yu Guowei vit dans une petite province, qui est centrée sur l’immense fonderie, où une bonne partie des habitants travaillent. Le pays en pleine mutation va petit à petit changer leur vie. Les effectifs seront réduits, l’usine sera fermée.

Dans le même temps, une série de crimes sanglants sont perpétrés, aux abords de l’usine, sur des jeunes femmes qui semble-t-il travaillaient à l’usine. Yu s’intéresse à l’enquête en tant qu’employé de l’usine. Malgré son licenciement, il continue à suivre l’enquête. Il n’a plus de travail, son pays n’est plus celui qu’il a connu, il n’a plus que cette enquête pour se sentir encore un peu vivant …

La pluie … symbole de l’impuissance des personnages face aux évènements

Il pleut inlassablement sur la Chine. Le film est un camaïeu de gris, de plans statiques. On prend le temps de regarder les personnages, d’entrer dans leur vie quotidienne, de les voir essayer de vivre, à tout prix. Ce peuple, qui, jusqu’alors, était bien cadré dans un contexte social hiérarchique rassurant, est jeté dans une période de trouble ou le simple fait de survivre est un effort. La pluie omniprésente les empêche d’avancer, les routes deviennent, au fur et à mesure, de plus en plus boueuses, ils s’embourbent. Ils ne sont maîtres de rien, ni de leur avenir, ni de leur propre vie.

On dit qu’après la pluie vient le beau temps, que la pluie lave le présent pour un avenir meilleur. C’est ce que l’on attend tout au long du film sans voir venir un seul rayon de soleil. Les personnages vivent dans le gris, la pluie qui s’insèrent, qu’on ne peut éviter, qui les glace.

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