UNE BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE

« On ne parle pas pendant la pièce, même si on est ma mère ! »

Un tonnerre de rire après cette phrase lancée par Anne Consigny avant de commencer la représentation. Une représentation qu’elle nous dit vouloir à son image, car c’est sa mise en scène, ses choix. Et c’est ce qui fait aussi que, pendant que nous attendions dans le hall du petit théâtre du Studio Hebertot, elle est sortie serrer la main à chacun d’entre nous. Une proximité rare, mais appréciable. 

Que dire sur le texte choisi ? Le chef d’œuvre de Marguerite Duras n’a jamais été aussi actuel. Je ne vais pas faire une étude de texte car je pense que la plupart de mes followers ici l’ont lu. Mais juste quelques mots, on se penche spécifiquement sur les rapports de la femme/jeune fille dans un environnement pas évident. IL faut se replonger dans l’époque. Une mère seule, qui doit trouver comment vivre/survivre dans une colonie française. 

Le seul en scène, un genre à part

En sortant de cette représentation, je le suis interrogée sur le Seul en scène. En observant Anne Consigny jouer les personnages (la mère, les enfants, les personnages annexes …), je me dis qu’il n’est certes pas simple de changer de personnage au fur et à mesure du texte. Il s’agit de réussir à changer de ton, de voix, de mimique … ça d’accord, c’est le « travail » du comédien. 

Mon interrogation porte surtout sur le fait que jouer un seul en scène est certainement aussi difficile pour le comédien, que de regarder un seul en scène pour le public. Nous sommes tous assis plus ou moins au même endroit, disons dans la même direction. Le comédien lance son regard vers le public .. mais quand le texte est si personnel que le comédien doit (certainement ?) capter le regard d’une personne, parfois sur une longue tirade ? La difficulté de la personne choisis pour ce regard est de ne pas perdre le fil. Comment serait considéré un regard fuyant de la part d’un membre du public que le comédien aurait choisi à un moment précis ? Change-t-il de regard ? A-t-il ce besoin capter un regard ? Déclame-t-il en regardant dans le flou pour ne pas être perturbé ? 

Toutes ces questions que je me pose sur ce genre, pas simple à regarder, surtout quand la mise en scène est si minimaliste que le public ne peut pas se réfugier sur le décor … J’aurais bien posé ces questions à Anne Consigny, mais nous n’avons pas eu la possibilité de l’attendre à la fin du spectacle, et nous avons eu l’honneur d’être aux côtés de sa maman et d’autres proches, nous n’aurions pas osé la déranger. 

Qu’en pensez-vous ? 

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