LA BELLE (Grazuole)

LA BELLE (Grazuole) de Arunas Zebriunas
Nationalité : lituanien
Sortie le 22 août 2018 (film daté de 1969)

Les enfants du quartier jouent souvent à un jeu: ils forment un cercle au centre duquel l’un d’entre eux danse pendant que les autres lui adressent des compliments. Inga, une petite fille sympathique et honnête qui vit avec sa mère célibataire, en reçoit en général beaucoup. Pour cette raison, on la surnomme « la belle ». Mais cela ne va pas durer : un nouveau garçon s’installe dans le quartier. Malpoli, il ne s’intègre pas bien. Et comme il n’aime pas les taches de rousseur d’Inga, il lui dit qu’elle est laide, ce qui la blesse profondément.
Elle part à la recherche de la vraie beauté…

“La Belle” danse au milieu du cercle

Voici un petit bijou comme on n’en trouve guère. En 1h à peine, on ressent bien plus de choses que dans certains films de 2h. Les images de 1969 et d’un noir et blanc très contrasté, livrent une infinité de sens, sans nécessiter beaucoup de dialogues.

L’importance des enfants dans le film est totale. Ce sont eux qui “mènent la danse”. On n’y voit que très peu d’adultes et les quelques dialogues entre ces deux générations se font avec une grande facilité. Il faut dire que nous sommes à la fin de années 60, et comme le témoigne Alante Kavaïte, scénariste et réalisatrice franco-lituanienne, à l’occasion de la sortie du film en France, elle y retrouve beaucoup de son enfance. Les enfants étaient libres de faire ce qu’ils voulaient, de jouer où ils voulaient, dans un environnement bienveillant.

Le point de vue de l’enfant est central au film, également dans la construction, puisque la plupart des scènes sont filmées littéralement depuis leur hauteur. La caméra virevolte autour des enfants qui dansent et jouent sous le soleil de l’été lituanien.

La prise de conscience d’une petite fille sur la réelle beauté

Le film montre également, et surtout, la prise de conscience d’une petite fille, à l’âge crucial de la pré-adolescence. Elle n’est pas encore tout à fait sortie de l’enfance, mais la relation très forte qu’elle entretient avec sa mère va la mettre sur les voies de l’âge adulte. Inga est en admiration devant sa mère. On ne peut pas être sûrs que ce soit parce que sa mère est seule et doit tout gérer, ou parce qu’elle la trouve simplement belle. D’ailleurs, elle la regarde se maquiller, se coiffer … Inga est une petite fille qui rêve de ressembler à sa maman, et le film met en avant des liens forts que rien ni personne ne peut désunir.

Peut-être qu’en tout début du film, Inga est effectivement émerveillée par la beauté de sa mère. Au cours du film, elle prend conscience de beaucoup de choses, et sera certainement, à la fin du film, plutôt admirative de la position de sa mère comme femme forte, surtout quand cette dernière lui explique que la beauté est intérieure.

Ce film brille par beaucoup d’aspect. Sa réalisation, son sens, et la fillette qui illumine l’écran. Ce film avait reçu beaucoup d’éloges lors de sa sortie en février 1970. Il n’était hélas pas parvenu jusqu’à nous … jusqu’à maintenant, grâce à ED Distribution. Ce film sera présenté au Festival international du film de la Rochelle 2018. 

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